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La Ville des Petites Bêtes

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Au cœur d’une vallée entourée de hautes collines, les animaux de la forêt avaient bâti une ville protégée par de solides murailles. Fatigués de vivre dans la peur, ils avaient décidé de s’unir pour se défendre contre les dangers des bois. Chaque maison était bien abritée derrière les murs de pierre et les grandes portes étaient fermées chaque soir avec des verrous épais.

Les habitants s’étaient habitués à cette vie en sécurité. Ici, personne ne risquait de se faire surprendre par une attaque. Il n’y avait plus besoin de se cacher dans les terriers ou de se méfier à chaque bruit suspect. Les ruelles éclairées par des lanternes brillaient même au cœur de la nuit.

Ils pensaient être en sécurité pour toujours.


Ce soir-là, la ville était en fête. C’était l’anniversaire de Noirot, le corbeau. Dans la grande cour centrale, une table immense avait été dressée. Des petits pains aux graines, du miel doré et des fruits juteux remplissaient les assiettes. Les animaux s’étaient rassemblés pour chanter, danser et raconter des histoires.

Un écureuil sautait de table en table en lançant des graines en l’air. Un hérisson roulait sur lui-même au milieu des rires. Un blaireau tapait du pied au rythme de la musique. Même les hiboux, d’habitude sérieux et silencieux, hochaient la tête en écoutant une vieille chanson.

Personne ne faisait attention à ce qui se passait dehors.


Dans l’ombre des arbres, trois silhouettes se glissèrent hors du bois.

Un renard s’approcha le premier, humant l’air. Il observa la ville illuminée à travers les branches.— Ils ont oublié de fermer la porte, chuchota-t-il.À ses côtés, une fouine avança doucement sur la mousse humide.— Ils font la fête…Un putois renifla avec gourmandise.— Et il y a sûrement de quoi manger.

Ils s’approchèrent encore, longeant les hautes murailles. Là, entre deux planches mal ajustées, ils virent un espace assez large pour se faufiler.

Sans bruit, ils pénétrèrent dans la ville.


Dans la cour centrale, la fête battait son plein. Noirot ouvrait un grand gâteau aux baies rouges lorsque trois invités inattendus entrèrent sous le chapiteau de feuilles.

— Bonsoir, lança le renard avec un sourire.— Venez donc, répondit un blaireau sans méfiance.

Les trois intrus s’installèrent parmi les invités. Un écureuil leur tendit une assiette. Une souris leur servit du jus de pomme. Tout semblait normal.

Jusqu’au moment où le renard bondit sur la table.

— À TABLE ! s’écria-t-il.

D’un seul coup, la panique éclata. Les animaux hurlèrent et se précipitèrent dans tous les sens. Des chaises tombèrent. Des plats volèrent. Les lanternes vacillèrent sous les mouvements précipités.

— Courez ! cria Noirot en s’élançant vers la sortie.— Par ici ! hurla un hérisson en guidant les plus petits.

Mais où fuir ? Les ruelles étaient trop bien éclairées. Les maisons trop bien rangées. Il n’y avait aucun endroit où se cacher.

Les trois intrus s’avançaient lentement.

— Ils sont piégés, murmura la fouine avec un sourire.

C’est alors que Gribouille, un jeune rat, eut une idée. Il bondit sur un tonneau et cria :— Tous aux portes !

Les animaux comprirent aussitôt. Dans un mouvement désorganisé, ils se précipitèrent vers l’entrée principale.

— Attrapez-les avant qu’ils ne s’échappent ! rugit le renard.

Mais les habitants étaient déjà en train de franchir la porte.

Clic, clac.

La porte se referma derrière eux.


Le silence retomba.

Les animaux, haletants, se regardèrent. Ils étaient sains et saufs.

Derrière eux, la ville s’était refermée sur ceux qui voulaient les dévorer.

Dans l’obscurité, le renard, la fouine et le putois réalisèrent enfin ce qui venait de se passer.— Attendez… souffla la fouine.— On est enfermés ? balbutia le putois.— Ce n’est pas possible… grogna le renard.

Ils se précipitèrent vers la porte et tentèrent de l’ouvrir. Impossible.

Les murs étaient trop hauts. Les fenêtres trop petites.

Ils étaient prisonniers.


Dehors, la vie reprenait doucement. Les animaux, encore sous le choc, retrouvèrent la fraîcheur de la nuit.

Et parfois, au loin, un hurlement de rage résonnait au-delà des murs de la ville.

Un hurlement venu de ceux qui étaient enfermés… pour toujours.

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